La propagation du communisme

Le communisme, défini par le Prussien K. Marx comme l’évolution ultime, idéale et inévitable de toute société, trouve son origine dans les messages philosophiques et politiques du socialisme, de J.-J. Rousseau à J. Proudhon. Il s’agit d’une idéologie occidentale, plus tard réappropriée par les Soviétiques. V.I. Lénine lui-même s’est converti au communisme en Suisse et ce n’est que grâce à l’aide du Kaiser qu’il a pu rejoindre la Russie et y conduire la Révolution bolchevique d’octobre 1917.

Se réclamant du communisme, les Soviétiques vont très rapidement adopter des pratiques politiques fort éloignées de l’idéologie originelle, dans le droit prolongement de la tradition russe d’impérialisme et d’autoritarisme. Nombre d’historiens refusent même l’appellation de communistes aux régimes totalitaires mis en place à partir de 1917, arguant que la Révolution bolchevique était une révolution de paysans et non de prolétaires et que, d’autre part, l’idéologie communiste aurait essentiellement servi de prétexte aux dirigeants d’Union soviétique et des Pays de l’Est pour satisfaire leurs ambitions personnelles de pouvoir [1]. Pour ces raisons, l’idéologie et les messages communistes conservent encore à l’heure actuelle en Europe centrale et orientale une certaine valeur affective, tandis que les souvenirs des régimes évoquent une forte amertume.

La constitution du « glacis » soviétique

En février 1945, la Conférence de Yalta scelle le sort de ceux qui vont devenir les « Pays de l’Est », vitrine du monde communiste. Dans un premier temps, les pays d’Europe du centre et de l’est s’en accommodent plutôt bien. Face au grand danger que reste dans les esprits l’Allemagne, face à des Européens de l’ouest ayant trahi leur allié tchécoslovaque à la Conférence de Munich et face à un capitalisme dont on pense alors qu’il ne peut conduire qu’aux crises et aux guerres, l’URSS est un allié naturel. De plus, l’idéologie soviétique, théoriquement défenseur des Nations, séduit des peuples historiquement placés sous la domination de puissances extérieures. Cependant, dès 1948 et le Premier coup de Prague, le Komintern, successeur de l’Internationale ouvrière, établit définitivement son emprise sur les gouvernements locaux. Les pays de l’Est se voient tout d’abord empêchés d’accepter l’Aide Marshall, puis c’est ensuite toute relation économique ou politique avec l’Europe de l’ouest qui est vue d’un œil suspect par Moscou. Si la Yougoslavie, l’Albanie, et dans une certaine mesure la Roumanie échappent à la soumission soviétique, les autres pays de l’Est sont rappelés à l’ordre par la menace ou par l’intervention des chars du Pacte de Varsovie lorsque les réformes entreprises sont jugées trop audacieuses, comme en 1956 à Budapest ou en 1968 à Prague.

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[1] De même, la théorie du Grand Frère (slave) a servi de prétexte visant à justifier le contrôle par les Soviétiques d’une zone, par ailleurs non uniquement slave, leur assurant un tampon de protection en cas d’agression venue de l’ouest.

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